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Grégor & autres
11 février 2007

Chapitre 3 : le nord-ouest argentin

Reprenons le fil... troisième semaine... nous arrivons à Salta. Salta dit la Belle. Une semaine très rythmée...

Chapitre 3 : le nord-ouest argentin

Une précision s’avère essentielle... un peu de géographie.

Salta est la capitale d’une province du nord ouest de l’Argentine. La province s’appelle... Salta. Comme c’est souvent le cas dans ce pays. Tiens un autre exemple, toujours dans le nord-ouest,... Jujuy est la capitale d’une province qui s’appelle... Jujuy. Il s’agit des deux provinces à l’honneur dans ce chapitre : une semaine dans le nord-ouest argentin.

Nous étions trois protagonistes :

-         Jamila, mon acolyte

-         Analia, une amie argentine rencontrée en 2001 et que je revois à chacun de mes séjours. Elle habite Cordoba, et pour l’occasion a pris une semaine de vacances. Elle même étant totalement touriste de cette région. 

-         Grégor... le narrateur (ce qui lui vaut le statut non pas désagréable d’Omniscient).

Notre mission :

Parcourir les deux provinces, ci-dessus citées, en pleine été argentin. Il s’agit de déserts chauds, arides et très secs. En gros nous sommes en pleine... la mauvaise saison.

Mission acceptée !

Avant notre départ deux infos mettent le doute sur notre destination.

Avant tout un reportage télé, genre « le droit de savoir » (sérieux, pas de sensationnel, vote le Pen, toujours les arabes et les noires qui sont méchants et en plus moches...) nous fait peur ! Enfin surtout à Jamila : les cars argentins roulent trop vite et ne respectent pas le code de la route ! (Là vous vous doutez de deux choses : 1/ nous avons voyagé en car, 12 heures, 2/ nous sommes arrivés à bon port). 

Puis la météo : des inondations ravagent la province juste au sud de celles que nous devons visiter. (la province en question s’appelle Tucuman, je vous laisse deviner le nom de la capital provinciale !). Parlons-nous bien de désert ? Fait-il vraiment si chaud dans cette région du pays, même en plein été ? La végétation ne se résume-t-elle qu’à des cactus aux pics qui font mal quand on s’adosse dessus ? Est-ce que je me suis fait piquer ? Qui s’est fait le plus piquer ? Brenda et Dylan ont-ils bien fait de rompre alors que tout le monde s’en foutait ? Autant de réponses dans ce mail !

Première partie du voyage : Salta Cafayate, puis de nouveau Salta

150 kilomètres allé, 6 heures de route minimum (sans compter les arrêts).

Ah oui, en Argentine tout se voit en grand. Ainsi 1 kilomètre argentin, à une moyenne de 80 kilomètres / heure, se parcourt en 10 minutes. C’est qui est cool c’est que ça marche aussi avec la monnaie : 1 euro = 4 pesos !

Notre voyage commence au mieux. A peine la voiture louée, (on a pris le « mode riche », histoire de taux de change !), on fait 300 mètres, nous nous garons, achetons notre pique-nique dans un super marché, que déjà on nous a collé une amende pour s’être mal stationné. Nous rangeons la prune dans la boîte à gants, et la règlerons à la fin de la semaine. Problème : la majoration arrive au bout de trois jours... voilà 150 pesos qui partent en l’aire ! pour un pique-nique des plus moyens ! Je vous l’ai dit on a choisi le « mode riche ».

Un petit mot sur Salta, dit la Belle. C’est une ville magnifique au style colonial (comme quoi il y a du bon dans le conquistador !). La place centrale est identique toutes les autres places centrales de toutes les autres villes du pays... place carrée arborée, deux diagonales piétonnes, la cathédrale (église pour les villes plus petites), le cabildo (ancienne résidence du « chef » de la ville, depuis la dénomination de « chef » a été remplacée par celle de « maire »). Toutes les places centrales ont le même schéma. Je pense que l’architecte de l’époque a du remporté l’appel d’offre nationale grâce à des coûts réduits dus à une production standardisée.

Bon je vous passe le voyage qui se passe très bien, dure douze heures et qui nous a fait voir des paysages merveilleux. Roches de couleurs vertes et rouges, ciel bleu, villages indiens (avec des indiens dedans) et toujours les mêmes places centrales, des canyons (appelés Quebrada, ça c’est pour que vous puissez vous la ramener lors de vos repas de famille).

La grosse surprise étant la végétation : il ne s’agit pas du tout d’un désert aride. Loin de là... voire même d’une jungle dense et verdoyante. Mais qui nous a parlé de désert ! Les cactus sont quand même des nôtres. Ils piquent même, mais pour ça il faut demander à Jamila... et non je ne me suis pas fait piquer. Celle qui s’est fait le plus piquer est... Jamila... par les moustiques !!! Son allergie n’a pas rendu l’évènement discret. Très disciplinés les moustiques et autres araignées  allaient à tour de rôle, ou deux par deux (pour gagner du temps) faire une petite piqûre de rappel. Voilà j’ai répondu à toutes les questions d’un coup, sauf pour Brenda et Dylan – mais tout le monde s’en fout-.

Une fois à Cafayate il y a le chemin du retour (un autre) vers Salta, tout aussi magnifique entre les roches de 60 millions d’années. On a aussi croisé une indienne avec un lama. Très intelligente elle vendait du mais pour qu’on nourrisse son lama ! Une entrepreneuse ! Trop mignon, mais pas très doux. Il ne devait pas mériter son L’Oréal sinon il en aurait. En tout cas c’est ce que dit Claudia Scheffer. Par contre la lama a à moitié avalé la main d’Analia. Comme vengeance nous avons mangé un confrère lama, dès le soir tombé ! Pas mal... ça ressemble à de la vache.

« Si tu te fais manger par un lama de jour, mange de nuit »

Deuxième partie du voyage : une journée de rafting près de Salta

Sympa, pas dangereux, mouillés. Dans un torrent (ne vous imaginez pas les Jeux Olympiques) nous sommes retournés en enfance le temps d’une journée ! A 6 dans un rafting, avec un GO super animant, nous avons descendu pendant 2 heures et demi une rivière bien agitée par moment. En temps calmes nous levions la tête pour apercevoir des condors (animal symbolique de l’Argentine... mieux que notre coq ?). A savoir, un condor vole très haut, plusieurs centaines de mètres au dessus de montagnes de plusieurs milliers de mètres, ce qui rend l’animal autant ridicule qu’un pigeon (cette info reste entre nous). Non je ne suis pas tombé à l’eau ainsi que Jamila et Analia. Par contre un mec, probablement muet puisqu’il n’a pas dit un mot de la journée, est tombé. Quand il est passé par dessus bord il n’a pas parlé non plus. Et pour nous dire au revoir il nous a serré la main et finalement dit « adios ». Peut-être un défi qu’il s’était lancé. Un peu con le mec. 

Troisième partie du voyage : la Quebrada de la Humahuaca (au nord de Salta, dans la province de Jujuy)

Patrimoine historique de l’Humanité, cette Quebrada fait 156 km de long pour 3 de large. De nouveau le terme de désert est un peu usurpé... mais nous leur accordons leurs techniques marketings pour attirer le chaland. 

Si la première partie était magnifique par ses paysages, celle-ci doit son attrait à quatre villages qui jaillissent de nul part.

- Purmamarca et sa colline au 7 couleurs.

- Tilcara et sa gorge du Diable (randonnée super sympa, qui débouche sur un précipice impressionnant qu’on s’est amusé à descendre dans un premier temps, puis plus du tout marrant quand nous avons été agressés par notre vertige !).

- Humahuaca et son aire paisible (ok ce n’est pas extraordinaire). On retiendra tout de même ses allés de cactus géants (en lieu et place de palmiers californiens ou marronniers parisiens)

- Iruya, la ville aux 17 rues. A 60 kilomètres d’Humahuaca, il faut 3 heures de bus pour gagner la ville. La route est défoncée (c’est le terme) et le précipice qui longe le chemin doit faire 500 mètres de hauteur. Le bout du monde. Magnifique... quelques indiens, beaucoup d’ânes et trop de roots (les mecs qui voyagent avec leur sac à dos).

Je me permets cette réflexion : je n’en peux plus de ces roots !!!

Sûrement le reflux d’une collocation chaotique l’an dernier avec une roots, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin !

Ces roots, pour qui le monde est moche, trop matérialiste etc etc etc, tiennent un discours des plus insupportables dès qu’ils philosophent un peu. Je ne parle pas de ceux pour qui le voyage est une finalité et une mode de vie. Mais alors ceux qui me racontent que c’est pour mieux se connaître et autres salades... non merci. Qu’est que voir la montagne aux 7 couleurs apporte à l’inconscient d’un crétin : rien ! Le mec qui me raconte : « tu comprends amigo, depuis que j’a vu la gorge du Diable, j’ai compris le sens de ma vie, de la tienne et de la vie en général... Maintenant je sais qui je suis». Ce mec est triplement con :

1/ il dit de la merde... j’aurais donc pu m’arrêter là

2/ il fait partie d’une industrie et non pas d’un voyage initiatique ou je ne sais quoi. En effet ces roots, tous uniques en quête de spiritualité Bob Marlienne, font la queue au camping pour y dormir le soir. Non mais le comble pour des gens qui recherchent calme, rencontre avec la nature et recherche intérieure. Il n’y a pas que chez Carrefour qu’on fait la queue à la caisse.

3/ c’est bien ces même mecs que je retrouve deux mois plus tard en train de faire la queue à mon Carrefour en train d’acheter du Coca-Cola. Ah oui, ils racontent tous qu’ils ne boiront plus de Coca-Cola maintenant qu’ils ont découvert le maté (boisson sud américaine à base d’herbes). Plus spirituel... mais une fois rentrés en Occident ils achètent tous du Coca-Cola en faisant la queue, comme tout le monde. Ils sont trop forts et cohérents ces roots.

Revenons à plus rêve. Nous avons terminé la semaine par la visite d’un désert de sel où toute perspective se perd. Mais ça fait mal aux yeux, très mal. Tout y est blanc. Le royaume de Tony Montana ! Cette quebrada est magnifique !

Et voilà que notre semaine s’achève. Je ne vous parle pas des sorties nocturnes, puisqu’il n’y en pas eu... levés 8 heures du matin, pour un couché en moyenne à 1 / 2 heures (en Argentine on dîne vers 22 heures).

Le mieux de cette semaine est que je sais qui je suis maintenant ! Voir tous ces paysages m’a ouvert les yeux.

 

Point « culture générale » : un cactus grandit de 1 cm par an, certains cactus mesurent plus de 5 mètres !!!

Point « culture général sans intérêt » : en Argentine comme en France, les amendes pas réglées dans les temps sont soumises à majoration. Et ça fait mal !

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