Chapitre 3 : on refait le match !!!
Note de l’auteur (moi) : ce mail est une pure fiction. Le sport présenté ci-dessous n’existe évidement pas et nos soirées sont diversifiées et pas toutes alcoolisées. Le thème de nos rencontres n’est pas l’alcool. Enfin ce texte n'est pas le récit précis d'une soirée, mais plutôt un regroupement d’anecdotes. Ne venez pas me dire que j'enflamme mes contes.
PS : aussi incroyable que vrai, je bois peu à Barcelone ! Enfin je considère…
L’Erasmus est une période d’échange et d’ouverture à la notion de citoyenneté européenne. C’est aussi l’occasion d’améliorer son niveau de langue et de vivre une expérience… bla bla bla. C’est surtout la TEUF !!!
A Barcelone deux pays sont surreprésentés. L’Italie et la France. Nous représentons près de 80% du contingent étranger. De là à parler d’un remake du 9 juillet 2006, il n’y a qu’un pas que je fais avec plaisir. Fair-play les Italiens remettent la Coupe en jeu !
Vous me retrouvez à conter mes aventures 2007... comme promis le thème développé est : les soirées !
Chapitre 3 : on refait le match !!!
Arrivés à la mi-février les joueurs se regroupent dans un premier temps nation. C’est un phénomène couramment observé chez les gens paumés. Les sens en éveils, c’est bien l’ouie qui s’avère le plus utile.
« - ¿Hola, como estás?
- Ah toi aussi tu es Français !
- ¿Si, como te llamas?
- Euh, c’est bon je crois qu’on va parler en français, ne te prends pas la tête ! »
On pouvait entendre cette conversation un peu dans les quatre coins de la place principale de notre université, en français et en italien.
Tous savent qu’ils sont là pour quatre mois et participer à la fête générale (beuverie généralisée) ! Il faudra nous départager.
Naturellement deux équipes de 11 titulaires se forment. Une première soirée s’organise. Le match opposera l’Italie à la France. Les autres nationalités, trop peu représentées, se contentent d’être spectatrices. Qui va boire le plus d’alcool et soulever la Coupe du Monde ?
Quelques règles :
Constitution des équipes :
Deux RP prennent les commandes des équipes. Popularité, sens de l’organisation (bon là je suis assez tolérant), soif de matchs… deux capitaines sortent du lot et sont désignés.
Valerio pour les Italiens
Jenny pour les Français
Une équipe d’alcool se compose de 11 joueurs de sexe indifférencié. Jenny, tout comme Valerio, a opté pour un 4-4-2 classique, avec les attaquantes en pointe. Les garçons s’occupent de la défense pour un marquage à la culotte des plus réglementaires !
Stades homologués :
L’appartement : endroit populaire et peu coûteux. Le problème est la très grande insécurité de ces lieux à Barcelone. La police ne se gène pas pour s’introduire sur la pelouse et molester les joueurs. Les matchs sont très souvent interrompus.
Le restaurant : il ne s’agit pas d’un stade mais plutôt d’un lieu qui permet aux capitaines de regrouper leurs joueurs. Il est question de stratégie et d’analyse de l’adversaire. Certains spécialistes parlent de terrains d’entraînement.
Le bar : lieu mythique par excellence. Il est le lieu de tous les exploits, de tous les rêves ! C’est aussi l’occasion d’assister à des multiplex, tant les rencontres se jouant en même temps.
La discothèque : pour les grands évènements il n’y a pas mieux. En effet la très grande capacité du stade permet de réunir titulaires et remplaçants.
L’open bar : trop rare pour être évoqué.
Un match se compose de deux mi-temps (durée indéfinie) et de prolongations si les équipes ne se sont pas départagées. Les tirs aux chupitos font office de tirs au but pour déterminer un vainqueur (les matchs nuls n’existant pas).
Comment gagner un match, quand s’arrête le match ?
J’en sais rien. C’est l’esprit qui compte… buvez !
Les grands moments de ce sport :
- la victoire en 1966 des Anglais. Intraitables à domicile dans leurs pubs mythiques.
- la victoire des Français en 1998, dans les vignobles du terroir (terrain désormais non homologués)
- la belle performance des Coréens en 2002 avec leur saké magique !
La rencontre du soir :
Première mi-temps
La rencontre de ce soir débutera chez Martin (un espagnol) : terrain neutre. Il y aura pas mal de supporteurs et de curieux venus pour l’occasion.
Les deux équipes arrivent à l’heure, vers 23h00. A l’entrée de la pelouse Martin, arbitre de la première mi-temps, vérifie les tenues réglementaires. Absolut, J&B, Sangria Nacional, Estrella sont les principaux équipementiers. Coca-Cola est un sponsor très actif dans le milieu alcoolisé de haut niveau.
Le match commence, les joueurs se positionnent à leur poste. Coup de sifflet !
Hop les plus athlétiques et les plus fins arrivent à l’antre des rêves (appelé Old Bar Traford). La table est grande, la match s’annonce passionnant. Premiers échanges verbaux, la ligue a décidé de surveiller particulièrement Materazzi.
Les premières conversations permettent de jauger de l’état de forme de joueurs. Il n’y pas de remplacements possibles. Toute blessure ou coup de moue pénalise fortement son équipe.
Première occasion franche : deux Français et autant d’Italiens s’enchaînent trois verres chacun cul sec. Bravo, Jenny motive ses troupes, l’arbitre apporte plus d’alcool.
Attention !!! Faute !!! Un défenseur Italien réalise un acte douteux sur une attaquante Française. Le marquage à la culotte a des limites à ne pas franchir. Les deux joueurs se serrent la main et se quittent sur un sourire. Les défenseurs Italiens se réunissent pour changer de stratégie.
Ahhhh elle s’est fait piégée !! Le défenseur Français a réussi à embrasser l’Italienne partie pourtant à la limite du hors jeu tellement son attitude était claire ! Un attroupement s’affère… les deux joueurs sont séparés. Jenny vient immédiatement aux nouvelles. Idem dans le camp Italiens. Compte rendu. C’est bon elle n’était qu’alcoolisée, rien de significatif !
Ca sonne ! Ou plutôt la police siffle la fin de la première mi-temps. Jusqu’à présent personne n’est tombée à terre. Egalité 0-0. Tout le monde rentre aux vestiaires.
La mi-temps
Pour avoir accès aux vestiaires un ticket est indispensable. Dans le « tube » comme disent les Anglais, il est question de se remettre en jambes. Chants dans les rames de métro et autres conversations enivrées (voire que « ivrées ») occupent l’espace sonore. Direction la Ovella Negra. Ce bar a la particularité d’être un haut lieu de ce sport, apprécié par tous. Capacité du terrain : enormisime, au moins 500 places assises. C’est une ancienne usine.
La seconde mi-temps
Attablés, les mouvements sont plus difficiles. Toutefois les espaces très réduits entre chacun sont souvent l’occasion de fabuleux mouvements techniques. On se souvient de Maradona qui a piqué 6 pintes aux Anglais en 86 avant de marquer ce but anthologique. (Maradona est un peu tabou parmi nous. C’est un grand représentant de notre sport, mais il a terminé en cure tellement il le pratiquait en-dehors des terrains).
Le rythme s’accélère. On ne commande pas au verre dans ce stade, mais au pichet pour 10 ! Les culs-secs pleuvent !!! Les photographes font scintiller des flashs. La fraternité est omniprésente. Ce soir Marion et Ilaria sont dans une forme des grands soirs. Elles enchaînent sans complexe les petits verres (variante du petit pont), les grands verres (variante du grand pont). Les autres sont médusés par le niveau technique.
De nouveau joie demeure et foie pleure…
Le bar ferme… un rapide décompte. Nous sommes encore tous réunis…
Prolongations
Certains joueurs se plaignent de crampes trop gênantes. « Jenny j’en peux plus… je rentre… bonne fin de match ». Pareil du côté italien. Le soutien acharné de certains coéquipiers n’y change rien. Nous nous retrouvons en infériorité numérique : 7 contre 8. La partie s’avère de haut niveau.
Nous nous dirigeons vers les vestiaires (pour 1 station seulement. A Barcelone les métros sont ouverts toutes les nuits du samedi). Autre précision importante. A Barcelone les contrôles de police sont très fréquents. C’est NY en Méditerranée. Je trouve qu’à ce niveau la ville catalane a usurpé sa réputation de ville festive et de culture de rue. A Madrid les gens boivent dans les rues, en Andalousie sur les places, ici dès que c’est en dehors d’un stade, c’est police et contrôle anti-dopage (pour repérer d’éventuelles traces d’alcool !!!). Ce soir Alessandro a fait fort. Un peu sous prise de sangria (mélangée à de la vodka, bière, tequila, gin, vin, encore de la vodka et autres amis) il a fait un petit pipi sur un bâtiment. Pas au goût de la police, ravie de ce flagrant pipi, ils ont obligé l’Italien à… nettoyer toute la rue avec le lanceur d’eau de l’éboueur qui passait par là !!! (Il y en a beaucoup à Barcelone). Pauvre Alessandro, sa soirée s’arrête là. Nous sommes désormais 14.
Les survivants se dirigent vers le Razmatazz.
Le Razmatazz est une boîte de 6 salles, immense. Encore une usine réaménagée. De toutes les ambiances. A 14 le match s’équilibre et nous sommes plus dans une phase de danse et d’observation que de dégustation. Toutefois chacun va chercher son verre réglementaire. Certains font une pause avec un organisme organique de sexe opposé. Il est difficile de parler d’être humain à ce stade du match.
Déjà le coup de sifflet final. Comme en 2006 les deux équipes vont se départager au tir au chupitos.
Tirs aux chupitos
(Cette phase est complètement impossible, la « Chupiteria » ferme son stade à 3 heures.)
C’est un stade de petite capacité. Seulement une cinquantaine de personnes peuvent y entrer. Mais c’est du haut niveau. Une centaine de shoots différents, au nom plus au moins évocateur. Je vous passe les détails, les noms pouvant heurter certaines âmes sensibles, quand bien même cet article ne relève pas franchement de la sensibilité, ni des âmes !
Pour le reste ce bar est hors paire. Chaque Chupito est servi avec une présentation individualisée, construction de vaisselle impressionnante, ou d’effet physique digne du petit chimiste ! Bar flambé, verres superposés, tour de fruits et j’en passe…
Nous nous retrouvons à 6. Trois dans chaque équipe. Jenny et Valerio, vaillants et solides comme des rocks (façon de parler, nous sommes tous toupies !) sont de capitaines merveilleux. Nous communiquons avec un langage universel peu compréhensible des non-universlalistes. Les chupitos pleuvent.
Je m’approche du bar et m’apprête à tirer mon Chupito en compagnie de Marco. Ces sera un « Boca del Diablo », mélange de tout ce qui se fait de pire.
Il s’élance le premier. Son geste est précis, bien coordonné. Bon élan du bras qui approche le shoot vers la tête. Il ouvre sa bouche au bon moment, coordination parfaite du geste… léger mouvement du cou qui opère un basculement vers l’arrière. C’est parfait. Le but est validé.
De mon côté, impressionné par tant d’aisance (quand bien même je suis en état de comprendre ce qu’il se passe), je m’élance serein (quand bien même je suis en état de « séréniser » ce qu’il se passe).
Aiiiiiiiieee, je me suis précipité !!! J’ai effectué un mouvement du bras trop rapide, l’information n’a pas eu le temps d’arriver au cerveau et la bouche de s’est pas ouverte. BARRE TRANSVERSALE sur mon nez !!! C’est la catastrophe. Les Italiens sont hilares, l’esprit est sportif, l’ambiance toujours Erasmus. Nous décrétons la fin de la partie avec une victoire Italienne !!!
Fair-play ils remettent la Coupe en jeu dès demain !!!
A bientôt avec comme prochain thème : "comment maximiser ses pourboires et commissions dans un hôtel ?"